Le premier Casino russe de Crimée verra t-il le jour ?

Un article récent décrivait les conséquences négatives de la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine sur l'économie touristique de son pays et l'implantation de casinos en Russie. Un projet colossal de casino et complexe hôtelier à Vladivostok, aux confins de la Chine et de la Corée du Nord, était abandonné. La société cambodgienne NagaCorp, un des leaders de jeu des marchés d'Asie, se désistait sous des prétextes faussement diplomatiques. La réalité n'est sans doute autre que de refuser de subir les foudres du boycott orchestré par les États-Unis, qui ont pour graves répercussions d'entraîner les leaders de l'économie mondiale derrière eux. 

Tout a changé en quelques de mois de guerre 

Avant le 24 février, tout partenariat avec Moscou n'apparaissait rien de moins que raisonnable. À présent, même d'anciens compagnons de route communistes hésitent à provoquer les foudres mondiales de l'indignation causée par l'invasion de l'Ukraine.

Des chantiers très avancés sont désertés dans la minute, comme frappés de la peste rouge et brune... Ces travaux à jamais inachevés deviennent un indicateur de la désolation économique qui s'installe dans les dépendances de l'ancien empire moscovite. 

Qui est l'énigmatique Diamond Fortune Holding ?

Le monde du jeu et des casinos ne réagit guère différemment que le Show Business, lorsqu'il est question de cause humanitaire, où aucune demi-mesure ne semble tolérable. L'article citait l’entreprise Diamond Fortune Holding comme éventuelle repreneuse d'un projet croustillant et trop avancé pour être tout à fait mort.

Or, Diamond Fortune Holdings, a été, précisément, fondée en 2010 pour mettre en œuvre ce projet de construction d'un complexe hôtelier et de divertissement sur le territoire du Primorye Integrated Entertainment Resort, qui est l'autre nom du projet de Vladivostok. Les mêmes acteurs russes se retrouvent avec leur magnifique maquette de Las Vegas de l'Est sur les bras. Différents sites annoncent alors la suspension indéfinie des travaux pour "cas de force majeure" : l'invasion en Ukraine. 

L'alternative de Kastiveli : mieux orientée en Mer Noire ?

L'évocation d'une alternative en Crimée apparaissait sous un jour favorable, parce que situé sur une Mer Noire plus disputée par les vagues touristiques (se demande-t-on) ?. 

Le projet de Casino Katsiveli, déjà vieux de 3 ans (2019), semble subir les mêmes reports imposés par les boycotts internationaux, qui visent le comportement de Vladimir Poutine en Ukraine.  

Dmitri Medvedev, avait, à l'époque, signé un décret gouvernemental sur la création de la zone de jeu Golden Coast à Yalta, en Crimée. La superficie de la zone, située dans le village de Katsiveli, proche de Yalta, devait être de 15 hectares.

Le projet allait fournir des infrastructures touristiques améliorées du même ordre que l'ambitieux château de cartes de Vladivostok. Sergey Aksenov, le chef de la République de Crimée, indiquait qu'un grand opérateur de Casino, encore inconnu, serait en charge du projet.

Cette suspension est d'autant plus "navrante" que la mise en route du casino devait rapporter jusqu'à 25 milliards de roubles (378 millions d'€) par an au budget régional. 

Capter l'argent d'Extrême-Orient et d'Europe du Sud

Notons que ces deux centres de divertissement affichaient, à deux extrémités du territoire, la même volonté d'attirer les touristes, chinois dans un cas, clients des cités balnéaires de la Mer Noire, dans l'autre :

le jeu, en effet, est illégal en Russie, à l'exception de quatre autres domaines régionaux, spécialement aménagés dans les régions de l'Altaï, de Krasnodar, de Kaliningrad et de Primorsky.

Le marché cible des casinos est principalement chinois, en échange de la forte promotion orchestrée par la Russie de l'île de Hainan, en tant que station touristique pour les Russes. Hainan est desservie par plusieurs vols directs depuis la Russie : Moscou, Saint-Pétersbourg, Rostov sur le Don et Krasnodar. La destination est fortement promue dans toute la Russie. A ce jour, le Kremlin n'a rien obtenu en échange.

De façon identique, les casinos sont interdits partout sur le continent chinois, à l'exception de Macao.

Qu'en conclure ? La Chine est partout pressentie comme le parrain économique de la Russie, en pleins déboires à cause du piège d'acier dans lequel elle s'est prise elle-même, comme un loup égaré qui hurle à la mort dans la nuit. Ni le Cambodge, néo-capitaliste sauvage, ni la Chine, qui a peu de scrupules en matière de droits de l'homme, ne consentent au moindre geste de sauvetage. Si le "cercle rapproché" des pays qui ont des points à partager avec Moscou lui tourne le dos, qui donc investira le moindre kopeck dans l'un de ces deux projets indéfiniment à l'eau ? 

Bien malin celui qui répondra à cette interrogation à lourdes incidences géopolitiques... 

 

 

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